Effets de la cuisson des aliments : expérience de 10 ans sur des chats

Voici une étude publiée en 1946 par Francis M. Pottenger Jr, un médecin américain et défenseur des régimes alimentaires crus. Je vous invite à la découvrir pour prendre conscience des effets de la cuisson des aliments.

Source de l’étude scientifique : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/0096634746901809
Traduction : Loïc Le Guen – source de la traduction sur le site : au-service-de-la-vie.fr



J’ai réalisé une expérience alimentaire avec des chats dans notre laboratoire il y a quelques années pour déterminer l’effet des aliments cuits sur la croissance et du développement.

Prémisses de l’expérience :

Cette expérience provenait du fait que nous constations une forte mortalité de chats sur lesquels nous faisions des surrénalectomies dans le but d’étudier la matière corticosurrénale. Nous nourrissions ces animaux avec les restes de viande du sanatorium, ainsi qu’avec du lait cru et de l’huile de foie de morue. C’est alors que nous recevions plus de chats que nous ne pouvions nourrir avec les restes du sanatorium. Nous avons donc passé une commande de viande crue au marché où les viandes du sanatorium étaient également achetées ; ces morceaux comprenaient des muscles, des os et des viscères. Cette viande crue était donnée chaque jour au même groupe de chats. En très peu de temps, les chats de ces enclos ont survécu aux opérations, ils semblaient en meilleure santé et les chatons nés étaient vigoureux. Le contraste apparent entre les chats nourris avec des restes de viande crue et ceux nourris avec des restes de viande cuite était si surprenant que nous avons décidé de faire une expérience.

Conditions et durée de l’expérience :

Nous avons gardé les chats dans des enclos en plein air. Nous avons suivi une procédure de routine avec chaque chat. Nous avons pesé, numéroté et analysé chacun d’entre eux, en collectant toutes les informations possibles sur les donateurs, concernant le type de nourriture que le chat avait reçu avant de le placer dans nos enclos. En cas de décès, nous avons effectué une autopsie, cataloguant les résultats macroscopiques et microscopiques. Nous avons fait un dosage de calcium et de phosphore sur le fémur. À la fin de l’expérience, qui a duré dix ans, nous avons autopsié tous les animaux restants.


1ère série d’expériences alimentaires :

Dans notre première série d’expériences, nous avons nourri :

1) un groupe de chats avec un régime composé de :
2/3 de viande crue + 1/3 de lait cru + huile de foie de morue

2) un deuxième groupe avec un régime composé de :
2/3 de viande cuite + 1/3 de lait cru + huile de foie de morue

Au cours de la période de dix ans, nous avons étudié un total de 900 chats. La quantité de données accumulées est énorme. Dans cet article, nous présenterons que les conclusions générales prédominantes.

Résultats sur le groupe de chats nourris à la viande crue :

Les chats recevant de la viande crue et du lait cru se sont reproduits de manière homogène d’une génération à l’autre. L’avortement était peu commun, les portées étaient en moyenne de cinq et les chattes allaitaient leurs petits normalement. Les chats dans ces enclos avaient une bonne résistance à la vermine, aux infections et aux parasites. Ils possédaient un excellent équilibre et se comportaient de manière prévisible. Leur croissance était complète et leur organisme fonctionnait normalement.

Résultats sur le groupe de chats nourris à la viande cuite :

Les chats recevant les restes de viande cuites reproduisaient une souche hétérogène de chatons, chaque portée de chatons ayant un schéma squelettique différent. L’avortement chez ces chats était courant, allant d’environ 25 % dans la première génération à environ 70 % dans la deuxième génération. Les accouchements étaient en général difficiles, beaucoup de chattes mouraient, Les taux de mortalité des chatons étaient élevés, souvent dus à l’échec de la mère à allaiter. Les chatons étaient souvent trop fragiles à allaiter. Parfois, la santé de la mère déclinait après la naissance des chatons, mourant d’un épuisement environ trois mois après l’accouchement. D’autres ont connu des grossesses de plus en plus difficiles. Certaines n’ont pas réussi à tomber enceintes. Pour chacune des reproductions, à l’exception de certaines études spécifiques non rapportées ici, nous avons utilisé un mâle normal, nourri de viande crue, prouvé fertile, éliminant ainsi la possibilité d’infertilité masculine.

Les chats nourris à la viande cuite étaient irritables. Les femelles étaient dangereuses à manipuler, mordant parfois vicieusement le gardien. Les mâles étaient plus dociles, souvent au point d’être peu agressifs. L’intérêt sexuel était faible ou perverti. Les parasites intestinaux abondaient. Les lésions cutanées et les allergies étaient fréquentes, s’aggravant progressivement d’une génération à l’autre. La pneumonie et l’empyème étaient parmi les principales causes de mort naturelle chez les chats adultes. Les diarrhées, suivie de pneumonies, ont affecté beaucoup de chatons. L’ostéomyélite était également à la fois fréquente et mortelle. Les lésions cardiaques étaient fréquentes. Hypermétropie et myopie, maladie de la thyroïde, néphrite, orchite, ovarite, paralysie, méningite, cystite, arthrite et bien d’autres lésions dégénératives familières en médecine humaine, ont été observées.

Parmi les chats maintenus entièrement au régime de viande cuite, avec du lait cru, les chatons de la troisième génération étaient tellement dégénérés qu’aucun d’entre eux n’a survécu au-delà de six mois.

Impact du retour à la cuisson sur la descendance du groupe cru :

Nous avons pris un groupe de chats nourris avec de la viande crue et les avons soumis à un régime de viande cuite pendant six mois, puis nous les avons remis au régime de viande crue. Lorsque les femelles de ce groupe sont tombées enceintes, leurs chatons ont souffert de certains des stigmates précédemment mentionnés, même si la femelle elle-même semblait être en bonne santé.

Ses portées successives montraient des irrégularités qui avaient tendance à diminuer en intensité sur plusieurs générations tant qu’elles recevaient le régime à base de viande crue. Sa résistance aux maladies, fortement diminuée lors de l’administration du régime à base de viande cuite, s’est progressivement améliorée lors de son retour au régime à base de viande crue. Elle conservait sa forme squelettique d’origine mais sa calcification ne revenait pas à la normale. Son efficacité de reproduction serait compromise du point de vue de la taille et de la vitalité de ses chatons, et de l’incapacité des portées suivantes à se conformer à un modèle homogène.

Impact du retour au cru sur la descendance du groupe cuit :

Nous avons pris des chats de première et de deuxième génération des groupes de chats nourris à la viande cuite et nous les avons ramenés à un régime à base de viande crue. Nous les avons classés parmi les animaux « régénérés » de première, deuxième, troisième et quatrième générations.

Il faut apparemment quatre générations pour qu’un animal se régénère. Cependant, en raison du manque d’efficacité de reproduction, peu de chats reviennent à la normale. Une amélioration de la résistance aux maladies est notée chez le chat en régénération de deuxième génération. Les manifestations allergiques persistent. La reproduction est irrégulière. Dans la troisième génération de régénération, les modifications du squelette et des tissus mous se poursuivent, mais à un degré moindre. À la quatrième génération, l’animal semble normal.

À l’autopsie, les femelles nourries avec de la viande cuite présentaient fréquemment l’image d’une atrophie ovarienne et d’une congestion utérine, tandis que les mâles montraient souvent un échec dans le développement de la spermatogenèse active.

Les os longs avaient tendance à augmenter en longueur chez ces animaux, tout en diminuant de diamètre. Chez le mâle, il était courant de voir les pattes postérieures augmenter en longueur par rapport aux pattes antérieures. La trabéculation des os est devenue plus grossière et a montré des signes de déficience en calcium. Dans la troisième génération d’animaux nourris avec de la viande cuite, certains des os sont devenus aussi mous que du caoutchouc et de véritables dysfonctionnement d’ostéogenèse se sont présentés. Chez les animaux nourris avec de la viande cuite, le volume viscéral a diminué, ce qui était évident d’après la taille des cavités thoracique et abdominale. Cependant, les mâles nourri avec le lait concentré sucré présentaient des cavités abdominales distendues.


2ème série d’expériences alimentaires :

Avant de décrire les conditions dentaires des chats nourris avec de la viande crue et cuite, je tiens à préciser brièvement que nous avons fait une deuxième série d’expériences alimentaires.

Dans cette série, nous avons utilisé les types de lait suivants : lait cru, lait cru enrichie en vitamine D (synthétique), lait pasteurisé, lait évaporé et lait concentré sucré. Chaque type de lait constituait les 2/3 de l’alimentation, le reste étant constitué de viande crue et d’huile de foie de morue. En gros, nos résultats correspondaient à ceux des expériences précédentes ; les animaux nourris au lait cru et à la viande crue reproduisaient une souche homogène, les seules causes de mort naturelle étant la vieillesse ou les blessures causées par les combats.

Les chats nourris avec du lait métabolisé à la vitamine D ont montré des résultats très similaires à ceux du lait pasteurisé. Cependant, une circonstance intéressante s’est produite chez les mâles nourris avec ce lait. Les jeunes mâles ne vivaient pas au-delà du deuxième mois et les mâles adultes mouraient dans les dix-huit mois. Le fait le plus notable est que le rapport calcium-phosphore est devenu déséquilibré. A l’autopsie, plusieurs animaux ont montré un dépôt de calcium dans la glande surrénale.

Les chats nourris au lait pasteurisé comme élément principal de leur régime ont montré une efficacité de reproduction réduite chez les femelles et quelques changements squelettiques, tandis que les chatons présentaient des déficiences de développement. Les chats nourris au lait évaporé ont montré encore plus de dégâts. Cependant, les carences les plus marquées se sont produites chez les chats nourris au lait concentré sucré. Nous pensons que l’excès de glucides dans ce lait était responsable d’une grande partie des dommages constatés.

Plus tard, nous avons fait une étude comparative de plusieurs types de lait sur des rats blancs dont les résultats généraux coïncidaient avec ceux trouvés chez les chats. Cependant, il s’agit d’un sujet à part.

Conséquences sur les dents et le squelette :

Les structures dentaires de ces animaux sont particulièrement intéressantes. Les chats nourris au régime de viande crue de génération en génération ont conservé un visage large et régulier avec des os malaires proéminents, des cavités nasales adéquates, une arcade dentaire large et une dentition régulière. La configuration du crâne du mâle est distincte et différente de celle de la femelle, et chacun a maintenu sa configuration normale. Les membranes étaient fermes et d’une bonne couleur rose, sans signe d’infection ou de changement dégénératif. Chez les chats plus âgés, en particulier les mâles qui s’étaient livrés à beaucoup de combats, les incisives avaient souvent été perdues, mais chez aucun chat nourri à la viande crue, nous n’avons vu de gingivite ou de péridentose.

Les chats soumis à un régime à base de viande cuite ont montrer des conditions malsaines dans la bouche au bout de trois à six mois. Une chatte gestante montrera des changements plus rapidement. Ces chats présentent d’abord une gingivite, puis une diminution du calcium, une péridentose, abcès, et enfin, une certaine chute des dents. La canine est la dernière dent à tomber. Dans tous les régimes alimentaires expérimentés, aucune carie ne s’est développée chez les chats.

Dans la deuxième génération de chats nourris avec la viande cuite, l’animal nouveau-né présente un développement irrégulier des contours de la calotte crânienne, un rétrécissement des arcades malaire et orbitaire et des configurations modifiées de la mandibule et du maxillaire. Au fur et à mesure que ce chaton grandit et se développe, ces anomalies deviennent plus importantes. Les dents qui font éruption sont fréquemment suivies de saignements des gencives et d’une prostration. Même les dents de lait sont de taille et de forme irrégulières et sont susceptibles d’être retardées dans la mue. Les dents surnuméraires et manquantes sont fréquentes. Les dents ne sortent pas à un moment régulier comme elles le font chez le chat nourri de viande crue. La plupart des chats nourris avec de la viande cuite présentent un visage plus long et plus étroit avec une rétraction au tiers médian. Il existe fréquemment une mandibule récessive ou une mandibule saillante.

Les dents permanentes sont, en général, de taille et d’alignement plus irrégulières que les dents de lait. La gingivite persiste, les gencives deviennent spongieuses et des abcès se développent progressivement. C’est à cause de ce processus d’infection secondaire que la plupart des chats qui suivent un régime à base de viande cuite perdent leurs dents. L’un des facteurs les plus intéressants est que la racine de la canine chez le chat nourri à la viande cuite de deuxième génération est souvent carrée et peut être perdue avant les autres. La perte de dents chez l’animal est le résultat d’une péridentose. La trabéculation verticale et l’érosion des processus alvéolaires se produisent chez ces animaux.

Il est intéressant de noter que la résorption des racines s’est produite plus fréquemment chez les chats nourris avec un régime à base de lait transformé, que chez ceux recevant de la viande cuite.

Les modifications dégénératives du crâne et de la bouche sont devenues plus prononcées chez les chats à viande cuite de troisième génération.

Les os étaient très fins, avec à peine assez de structure pour maintenir le crâne ensemble. Les dents étaient plus petites et beaucoup plus irrégulières. Lorsque les dents permanentes ont fait leur éruption, les chats de troisième génération étaient fréquemment prostrés.

Chez les chats en régénération, le développement du crâne est encore déficient à la deuxième génération, avec un malignement universel des dents. Les chats régénérés de troisième génération montrent une amélioration, et dans la quatrième génération, certains chats présentent un développement normal du crâne et des dents.

Nouvelle expérience : étude du pouvoir fertilisant selon le type d’alimentation

Après que nous ayons effectué ces expériences, les enclos dans lesquels tous ces animaux étaient logés sont restés en jachère pendant plusieurs mois. Les mauvaises herbes ont poussé dans chaque enclos. Le fait que les mauvaises herbes poussaient si abondamment dans l’enclos qui abritait les animaux nourris avec de la viande crue, par rapport à celles des animaux nourris avec de la viande cuite, nous a conduit à effectuer une autre expérience : nous avons cultivé deux sortes de haricots dans chaque enclos. La aussi, l’enclos dans lequel se trouvait les animaux nourris à la viande cru a eu un pouvoir fertilisant biens supérieur sur les haricots.

Altération de l’aliment par la cuisson

Quels éléments vitaux ont été détruits lors du traitement thermique des aliments donnés aux chats ? Les facteurs précis ne sont pas connus. La cuisson ordinaire précipite les protéines, les rendant moins digestes. Probablement certains albumoïdes et globulines sont physiologiquement détruits. Toutes les enzymes tissulaires sont thermolabiles et seraient matériellement réduites ou détruites.

Les vitamines C et le complexe B sont endommagés par le processus de cuisson. Wulzen et Van Wagtendonk ont décrit une substance thermolabile dans le lait qui pourrait être l’un des facteurs. Les minéraux sont rendus moins solubles en altérant leur état physico-chimique. Il est probable que la modification de l’état physico-chimique des aliments suffit à rendre l’aliment mauvais pour la santé.

Les principes de croissance et de développement sont facilement altérés par la chaleur et l’oxydation qui interfèrent avec les cellules vivantes à chaque étape du processus de la vie, du sol à la plante et à l’animal. Le changement ne se manifeste pas seulement dans la génération immédiate, mais comme une lésion du plasma germinatif qui se manifeste dans les générations suivantes de plantes et d’animaux.



Le “facteur protéique thermolabile non encore identifié” selon Pottenger serait la taurine :

Au moment des études de Pottenger, la taurine, un acide aminé thermolabile, n’avait pas encore été identifiée comme essentielle pour les chats. Ce travail montre que les carences identifiées chez le chat correspondent à celles d’une carence en taurine et sont la conséquence directe du manque de taurine dans l’alimentation féline. Les effets physiologiques d’un régime cuit décrits par Pottenger dans ses articles ont été comparés aux données d’études récentes sur la carence en taurine dans l’alimentation féline.

Les principales observations de Pottenger sur la myopie et l’hypermétropie, les lésions cardiaques, l’augmentation de la mortinatalité, l’insuffisance pondérale à la naissance, la faible survie des chatons et les anomalies du développement correspondent chacune aux descriptions publiées de la carence en taurine chez les chats avec de multiples références pour chaque condition décrite.

Conclusion : la carence en taurine est une explication probante des symptômes observés par Pottenger dans ses études sur les chats. La propre conclusion de Pottenger selon laquelle il existait un «facteur protéique thermolabile non encore identifié» est réalisée dans la taurine. Aujourd’hui, de nombreux chats se nourrissent d’un régime à base de viande cuite où de la taurine a été ajoutée artificiellement après la cuisson.

1 Comment

  1. Vus que dans tout les cas nous ne digérons que 30% de ce que nous absorbons le juste équilibre se situerait dans le fait de boucaner la viande , la faire sécher , avec ou sans sel , idéalement avec une faune microbienne qui aide par exemple les bactéries cireuses .
    Pour la lacofermatation c’est pareil , sauf que pour remplacer le sel , il faut énormément de condiments épicés … le fruit seché est plus riche en enzyme et vitamine , la viande séchée est plus riche en fer et protéines , en ce connaissant sois même c’est aussi une voie pour appréhender un avenir métapolitique démammonisé … annetishémitt , car le suif brûle le mieux , et le if aussi .

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