L’anarcho-primitivisme est une doctrine politique qui s’appuie sur un rejet radical de la civilisation industrielle, celle-ci étant reconnue comme la source principale des différentes formes d’aliénation qui pèsent sur la liberté humaine.
Les anarcho-primitivistes considèrent que la division du travail, le progrès et l’essor technologique, l’apparition des villes, le surplus économique, l’agriculture, mais aussi l’essor démographique – tous ces éléments qui forment la base des sociétés industrielles – ont entraîné le développement de structures hiérarchiques et oppressives, ce qui a constitué un terreau favorable au développement de l’État.
Les anarcho-primitivistes prônent alors l’avènement d’une société qui s’inspirerait des sociétés pré-industrielles, en considérant que les sociétés primitives étaient/sont des exemples convaincants de sociétés anarchistes.
Les principaux engagements des anarcho-primitivistes sont les suivants :
Critique de la culture symbolique.
Rejet de la domestication de l’environnement (agriculture et élevage)
Rejet du pouvoir patriarcal vu comme conséquence de la domestication.
Critique de la division du travail et de la spécialisation des tâches.
Rejet de la science moderne et mécaniste.
Critique de la technologie.
Rejet de la production et de l’industrialisation.
Rejet de la société de masse.
Critique du syndicalisme et rejet du réformisme.
Défense de la révolution comme moyen de changement social.
John Moore expose ainsi sa conception de l’anarcho-primitivisme. «L’anarcho-primitivisme s’oppose à la civilisation, le milieu au sein duquel les diverses formes d’oppression prolifèrent, deviennent envahissantes et finissent par dominer. Notre objectif est d’effectuer la synthèse entre les aspects anti-autoritaires, non-étatistes et respectueux de la nature des modes de vie primitifs et les formes les plus avancées de l’analyse anarchiste des relations de pouvoir. Non pas dans l’objectif de reproduire la vie primitive ou d’y retourner, mais simplement pour la saisir comme l’une de nos sources d’inspiration, comme l’une des formes que l’anarchie peut prendre en exemple».