Le droit maternel : Recherche sur la gynécocratie de l’antiquité dans sa nature religieuse et juridique (1861)
Résumé :
“Les thèses de Bachofen s’articulent autour de deux grands principes. D’abord, Bachofen est l’un des premiers auteurs à évoquer une domination du principe féminin (« Grande déesse ») dans la religion des premières sociétés humaines : la Déesse est l’incarnation de la vie et de la prospérité. Ainsi, en Grèce antique, le panthéon primitif grec aurait été dominé par des divinités féminines avant que les hommes ne s’emparent du pouvoir religieux, fondant ainsi le patriarcat, établissant en lieu et place du culte de la Déesse les cultes de l’époque classique. L’archéologie a depuis mis au jour de nombreux artefacts préhistoriques témoignant d’un culte des organes génitaux féminin.
Deuxièmement, pour Bachofen, l’époque primitive est l’ère de la « gynocratie du droit maternel », où l’hérédité du pouvoir se transmet de mère en fille. La vie sociale apparaît selon lui dans la promiscuité des temps préhistoriques : seule la maternité peut être prouvée. Au reste, les fonctions respectives des deux sexes dans la procréation et la maternité sont mal connues des primitifs, qui conçoivent une sorte de parthénogenèse relevant du surnaturel, dont le corps de la femme est le dépositaire. Selon l’aspect romantique de la théorie de Bachofen, les femmes se libèrent de la tyrannie des caprices sexuels masculins par le biais du pouvoir de la religion.
Le commander : Fnac