FUTUR PRIMITIF (Zerzan)

Résumé :

“Vide, et de plus en plus vide, la logique de la domestication, avec ses exigences de totale domination, nous montre aujourd’hui la ruine d’une civilisation qui ruine tout le reste…”

Petit traité d’anthropologie radicale précédé d’une notice sur l’affaire Unabomber.

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Extraits :

“Cohen a avancé que les symboles sont « indispensables au développement et au maintien de l’ordre social ». Cela implique – comme l’indiquent, plus précisément encore, beaucoup de preuves tangibles – qu’avant l’émergence des symboles, la condition de désordre les rendant nécessaires n’existait pas.
(…)
À la fin du paléolithique supérieur, il y a 15 000 ans, on commence à observer au Moyen-Orient une cueillette spécialisée des plantes et une chasse spécialisée. L’apparition soudaine d’activités symboliques (par exemple, rituelles et artistiques) au paléolithique supérieur est indéniablement, pour les archéologues, une des « grosses surprises » de la préhistoire, étant donné leur absence au paléolithique moyen.

Mais les effets de la division du travail et de la spécialisation faisaient sentir leur présence en tant que rupture de la totalité et de l’ordre naturel – une absence qu’il fallait compenser. Ce qui est surprenant c’est que cette transition vers la civilisation puisse encore être jugée comme n’ayant aucune conséquence néfaste.

Foster semble, quant à lui, en faire l’apologie quand il conclut que le « mode symbolique s’est révélé extraordinairement adaptatif. Sinon, comment l’homo sapiens serait-il devenu matériellement le maître du monde ? ». Il a certainement raison, comme lorsqu’il voit dans « la manipulation des symboles l’essence même de la culture », mais il semble oublier que cette adaptation réussie a entraîné la séparation de l’homme et de la nature, ainsi que la destruction progressive de cette dernière, jusqu’à la terrifiante ampleur actuelle de ces deux phénomènes.” (pp. 49-51)


“« Définir » un monde désaliéné serait impossible voire indésirable, mais je crois que nous pouvons et devrions essayer de révéler le non-monde d’aujourd’hui et comment il en est arrivé là. Nous avons pris un mauvais tournant monstrueux avec la culture symbolique et la division du travail ; nous avons quitté un lieu d’enchantement, de compréhension et de totalité pour atteindre l’absence que nous trouvons aujourd’hui au cœur de la doctrine du progrès. Vide et de plus en plus vide, la logique de la domestication, avec ses exigences de totale domination, nous montre aujourd’hui la ruine d’une civilisation qui ruine tout te reste. Présumer de I’infériorité de la nature favorise la domination de systèmes culturels qui ne vont pas tarder à rendre la Terre elle-même inhabitable.”