Sexe, genre et procréation : les faits contre les idéologies

Les études sur le genre ont défrayé la chronique ces dernières décennies et particulièrement à partir de 2010. À l’aide de la biologie et de l’éthologie, cet article va permettre de tirer au clair des réponses aux interrogations relatives au sexe, au genre, à la théorie du genre, aux différentes orientations sexuelles, au mouvement LGBT, à la maternité, à la procréation. Du point de vue primitiviste, que penser de tout ça ?

1. La différenciation sexuelle chez les mammifères

a) Le sexe est déterminé par un processus biologique propre aux mammifères.

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La différenciation sexuelle chez les mammifères s’opère en 4 étapes :

1. Stade phénotypique indifférencié : aucune différence visible, gonades bipotentielles
2. Du sexe génétique au sexe gonadique : les gonades primordiales chez l’individu XX se différencient spontanément en ovaires, tandis que chez l’individu présentant un chromosome Y le gène SRY s’active afin de développer les gonades en testicules. Le sexe par défaut est donc féminin, et c’est l’activation du gène SRY qui entraînera la masculinisation.
3. Du sexe gonadique au sexe phénotypique différencié : la mise en place du sexe phénotypique mâle se fait sous l’action des hormones testiculaires, testostérone, hormone antimüllérienne et Insl3, tandis que chez la femelle, la féminisation de l’appareil génitale s’effectue spontanément sans nécessiter d’hormone.
4. Du sexe non-fonctionnel au sexe fonctionnel : à la naissance, les phénotypes sexuels sont visibles (appareil sexuels différenciés) mais ces organes ne sont pas fonctionnels car ils se développaient indépendamment des hormones de l’axe hypothalamo-hypophysaire, qui déclenchent la puberté et le contrôle de la fonction de reproduction chez l’adulte, et contrôlent la maturation de l’appareil génital, l’apparition des caractères sexuels secondaires : testostérone chez le mâle et œstrogènes chez la femelle, et le comportement sexuel.

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Nous naissons donc avec un
sexe féminin (=fille/femme) ou un
sexe masculin (=garçon/homme).

Le gène SRY, responsable de la différenciation sexuelle aussi bien chez les humains que chez tous les animaux, est apparu au cours de l’histoire.

“–300 millions d’années. Chez un ancêtre commun à tous les mammifères, la mutation d’un gène (SOX3) a créé un nouveau gène (SRY) qui détermine les caractères du sexe mâle. SRY est apparu sur un des chromosomes d’une paire d’autosomes. À l’époque, les animaux (poissons, insectes, amphibiens et les premiers reptiles) ne possédaient que des chromosomes autosomes (non sexuels). Ils étaient soit hermaphrodites (hermaphrodisme simultané ou séquentiel), leur sexe étant déterminé par des facteurs de l’environnement (chez le crocodile, le sexe dépend de la température ; chez les poissons, il dépend de l’âge, de la température d’incubation des œufs), soit gonochoriques (leur caryotype paraissant identique, mais il existe une différence au niveau du séquençage du génome). Le chromosome de la paire d’autosomes qui a le gène SRY est l’ancêtre du chromosome Y ou proto-Y. L’autre chromosome de la même paire est l’ancêtre du chromosome X ou proto-X.”

Chromosome Y : Origine du Chromosome Y – Wikipédia

b) Il existe de très rares variations du développement sexuel pouvant mener à l’infertilité.

Les personnes présentant des variations du développement sexuel (intersexes) représentent environ 1,7% de la population ce qui est extrêmement rare. Alex Byrne, professeur de philosophie à l’Institut de technologie du Massachusetts, suggère qu’une classification binaire est possible à condition de statuer de manière arbitraire sur la taille des gamètes : les femelles étant celles qui ont parcouru une certaine distance sur la voie du développement de la production de gamètes de grande taille, et inversement pour les mâles.

Leur appareil génital ne permet pas d’aboutir à l’enfantement, ils ne sont donc pas concernées par le processus de reproduction sexuelle.

Les variations du développement sexuel
concernent ~1,7% de la population, et une classification
binaire est possible avec la taille des gamettes.
En cas d’infertilité ou d’appareil reproducteur incomplet,

ils ne sont pas concernés par le
processus de reproduction sexuelle.

Hermaphrodisme humain

Chez les vrais hermaphrodites, l’utérus est présent et fonctionnel, et la fertilité ultérieure est possible dans la majorité des cas. En revanche, l’aspect physique des organes génitaux externes est souvent confus. Il s’agit d’un sexe féminin dont le clitoris est développé comme un pénis.
La présence d’un utérus fonctionnel permet la maternité et nous pouvons conclure que l’individu est féminin et sera alors la mère de l’enfant. L’hermaphrodite peut également s’auto-féconder (parthénogénèse).

c) Les hormones sexuelles conditionnent certains traits comportementaux.

La concentration d’hormones sexuelles telles que la testostérone et l’œstrogène influent le comportement, la perception des émotions, l’aptitude verbale, l’estime de soi, et le désir sexuel, la santé mentale et physique en sa globalité, et c’est cette influence qui permet d’attribuer des caractéristiques comportementales au sexe, donc à définir le “genre”.
Cette concentration hormonale diffère en fonction de la génétique de chacun, l’ethnie, l’alimentation, l’âge, l’environnement, l’état psychique… C’est pourquoi ces comportements typiques ne constituent pas des tendances figées et universelles. Par exemple, certaines populations peuvent avoir des comportements plus masculins que d’autres, certains hommes peuvent être efféminés ou certaines femmes masculines. Toutes ces nuances permettent de créer des affinités et du désir entre les uns et les autres en fonction de leur compatibilité.

Attention : ne pas confondre comportements sexuels induits par notre biologie et les comportements sexuels induits par la culture. Il arrive que des éléments extérieurs (attente des autres, des institutions, idéologies politiques) supplantent les besoins sexuels véritables. Mais dans le meilleur des cas, le biologique prend le dessus et se retranscrit dans la personnalité et le caractère de l’individu, et le modèle structurel de la communauté.

d) Les attributs de séduction ont une explication biologique et culturelle. Vouloir “ressembler à une femme” (selon le stéréotype en vigueur) ne fait pas de soi une femme, et inversement.

Que l’on soit homme ou femme, les attributs de séduction pour séduire homme ou femme ont une explication biologique mais leurs variations dépendent des cultures et des époques. Le maquillage, les ornements, les habits, la démarche, le ton de la voix, le regard, la pilosité, la morphologie, sont autant d’éléments qui mettent en valeur les attributs sensés susciter le désir pour le sexe ciblé. Il est difficile de déterminer ce qui relève du biologique et du culturel.

Ces comportements de séduction sont présents chez les animaux avec les parades nuptiales.

Il est normal que des hommes voulant séduire des hommes mettent en scène des attitudes attribuées au comportement sexuel désiré par l’homme visé (féminines pour séduire un homme viril, ou viriles pour séduire un homme efféminé). Ils n’en demeurent pas moins des hommes.
Il est normal que des femmes voulant séduire des femmes mettent en scène des attitudes attribuées au comportement sexuel désiré par la femme visée (féminines pour séduire une femme masculine, et viriles pour séduire une femme féminine). Elles n’en demeurent pas moins des femmes.

2. L’homosexualité est naturelle. Elle est récréative et non-procréative : elle n’est biologiquement pas concernée par le processus de procréation ni par la filiation.

a) L’homosexualité existe chez les animaux.

L’homosexualité a été observée chez les oiseaux, les coléoptères, les primates, les bisons, les rats, les manchots, les dauphins, les lézards, liste non exhaustive. Elle peut être vécue comme un comportement de dominance de « chevauchement hiérarchique ». En effet, il arrive que certains animaux se frottent ou même passent à l’action pour des raisons de compétition et de domination.

b) Le rôle de la sexualité n’est pas que reproductive : la sexualité “plaisir”.

La fonction première du sexe biologique est la reproduction. Toutefois, la sexualité n’est pas que reproductive. Le simple fait que le clitoris soit extérieur au vagin, et que le plaisir anal existe chez le partenaire passif, sont bien des preuves que le plaisir sexuel peut revêtir différentes formes hors coït. Le corps est recouvert de zones érogènes qui n’impliquent pas systématiquement le coït pour induire un plaisir sexuel. Ce raisonnement est valable chez les humains mais aussi chez les animaux selon leur système nerveux. Cette sexualité “plaisir” est applicable aussi bien dans le cadre de rapports hétérosexuels qu’homosexuels.

L’homosexualité exclusive est loin d’être systématique mais on ne peut pas dire que l’homosexualité en tant que telle soit contre-nature sous prétexte qu’elle n’aboutit pas à l’enfantement : les pratiques sexuelles sont variées et ne se résument pas au coït reproductif (qui lui aussi donne du plaisir dans le meilleur des cas). La sodomie a été observée chez au moins 450 espèces animales, et la fellation et la masturbation existent aussi chez les animaux.

On ne peut pas dire que l’homosexualité
soit contre-nature sous prétexte qu’elle n’aboutit
pas à l’enfantement : les pratiques sexuelles sont
variées et ne se résument pas au coït reproductif.

Cependant, il est erroné de créer une dichotomie entre coït hétérosexuel et plaisir homosexuel puisque la pénétration hétérosexuelle est aussi génératrice de plaisir, aussi bien pour l’homme que pour la femme.
Nous rajoutons qu’il existe des fonctions sexuelles chez la femme qui sont méconnues et que nous aborderons plus tard.
Le tantrisme est basé sur cette complémentarité.

De plus, un individu peut aussi bien avoir des rapports hétérosexuels qu’homosexuels : ce n’est pas exclusif. Il est inutile de vouloir choisir entre l’un ou l’autre.

c) Le mariage gay n’a aucune justification valable.

La mariage a été inventé pour garantir la paternité dans les sociétés patriarcales, et c’est pourquoi dans le droit romain, la filiation “naturelle” (maternelle, sans mariage) est différenciée de la filiation “légitime” (paternelle, garantie par le mariage et reconnue socialement) : Mater semper certa est (lat. « (L’identité de) la mère est toujours certaine »).
Le mariage étant un socle pour fonder une famille patrilinéaire, le “mariage gay” n’est pas utile ni justifiable puisque les hommes entre eux ne peuvent pas enfanter donc ne peuvent pas fonder une famille sur la base de la paternité. Quand aux couples de lesbiennes incluant la mère biologique, elles n’ont pas besoin de garantir la filiation naturelle par cette institution. Quant au besoin de “célébrer l’amour”, chacun est libre de faire une fête pour célébrer l’amour sans que cela implique la sphère juridique et le droit de la famille.

Le mariage gay n’est pas utile ni justifiable.

d) L’amour des enfants par les individus qui ne peuvent en avoir eux-mêmes peut être satisfait hors filiation.

Les individus stériles ou strictement homosexuels n’ont pas braver les lois biologiques pour satisfaire leur besoin de contact avec les enfants. Ils peuvent côtoyer les enfants sans en être les parents. Si des homosexuels exclusifs “éprouvent un besoin irrépressible d’avoir des enfants”, c’est qu’ils ne sont pas si exclusifs que cela et devraient se questionner sur leur possible bisexualité. Dans tous les cas, faire un enfant nécessite un coït hétérosexuel et un bébé a besoin de sa mère. Le primitivisme s’oppose strictement à toute manipulation médicale qui dévie du processus biologique naturel.

Le primitivisme s’oppose strictement à
toute manipulation médicale qui dévie
du processus biologique naturel.

Note de l’auteure sur l’adoption :
J’expose une prise de position en mon nom : les enfants abandonnés devraient être restitués à leur mère qui devrait bénéficier d’une aide importante (psychologique, financière) pour régler les causes de cet abandon volontaire ou contraint, sinon confié à une personne de la famille de la mère (si l’enfant est orphelin). Les accouchements sous X, souffrance pour la mère comme pour l’enfant, devraient être interdits et le déni de grossesse devrait donner lieu à un suivi psychologique très soutenu.

3. La procréation nécessite le rapport hétérosexuel. Seule la maternité constitue la filiation naturelle. La sociabilisation et l’éducation de l’enfant intègrent dans sa vie des figures masculines.

a) La procréation nécessite le rapport hétérosexuel.

La fécondation correspond à la fusion entre un spermatozoïde et un ovule pour donner une cellule unique, l’œuf qui sera à l’origine de l’embryon. Tout cela se passe dans l’utérus de la femme.

b) Seule la maternité constitue la filiation naturelle.

Comme le processus est utéro-localisé, seule la maternité est naturellement garantie. Hors mariage, en cas de rapports avec différents partenaires, la paternité n’est pas garantie. C’est pourquoi la filiation naturelle est maternelle et les systèmes matrilinéaires n’ont pas vraiment besoin de mariage comme les Moso au sud-est de la Chine. L’homme peut ensemencer plusieurs femmes selon son niveau d’attractivité.

c) La sociabilisation et l’éducation de l’enfant intègrent dans sa vie des figures tierces mixtes et variées.

Traditionnellement, toutes les femmes du clan se sentent concernées dans le maternage des enfants : s’occuper d’un enfant implique la communauté, elle ne repose pas sur la mère seule ni sur le couple amoureux.
Puis les rites de passage, les rites d’initiation, le fosterage, l’avunculat sont autant de fonctionnements sociaux impliqués dans le processus de sociabilisation et d’éducation de l’enfant, où les figures masculines transmettent leur savoir et contribuent à la sociabilité et la construction du nouvel individu.

Conclusion

Nous pourrions étendre l’article encore longtemps car il y a tant à dire. Mais nous allons nous arrêter là pour le moment et nous aborderons le reste plus tard. Pour résumer au sujet du sexe, du genre, de l’homosexualité et la procréation :
– L’être humain naît féminin ou masculin.
– Un homme (individu né avec un appareil reproducteur masculin) qui cherche à “ressembler à une femme” (selon le stéréotype culturel établi) et a des rapports sexuels avec un homme, est un homme quoi qu’il en soit.
– Une femme (individu né avec un appareil reproducteur féminin) qui cherche à “ressembler à un homme” (selon le stéréotype culturel établi) et a des rapports sexuels avec une femme, est une femme quoi qu’il en soit.
– On ne décide pas de son sexe, il est déjà attribué d’office par la nature.
– Les hormones sexuelles influencent le comportement.
– La sexualité n’est pas que reproductive et peut prendre des formes variées.
– L’homosexualité n’est pas contre-nature mais n’est pas concernée par le processus de procréation ni par la parenté.
– Personne ne “change de sexe” véritablement : toute opération de “changement de sexe” est du charcutage chirurgical et hormonal qui aboutit à la stérilité et au pire des cas au suicide.
– Les personnes qui ont un problème d’acceptation de ce qu’ils ont entre les jambes vient la plupart du temps, du fait qu’ils ne correspondent pas aux stéréotypes imposés par la société (attentes). C’est pourquoi il faudrait accepter socialement qu’il n’y a pas qu’une seule manière d’être un homme et une seule manière d’être une femme. Les attributs de séduction propres à chaque sexe concernent la relation à l’autre, et non la définition du sexe en lui-même.
– Le primitivisme condamne tout ce qui ne respecte pas le processus complet de procréation naturelle [suivi de la filiation naturelle en ce qui me concerne], à savoir : GPA, PMA, [adoption sans la mère biologique] : voir Alexis Escudero pour approfondir.




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