Le Gouffre du Souffle du Dragon

En Afrique australe, au nord de la Namibie, se trouve un gouffre contenant un lac souterrain, appelé le gouffre du Souffle du Dragon.

Son nom vient du fait qu’à l’entrée, un vent humide provenant des abysses remonte à la surface, faisant penser à la respiration d’un dragon. À la différence d’une grotte, un gouffre présente son entrée au sol et non sur une paroi.

Chez les occidentaux, c’est l’entomologiste (scientifique pratiquant l’étude des insectes) Irish John qui le découvre en 1986. Le peuple San en a déjà connaissance.

Il se situe dans la grande plaine du Kalahari recouvrant 2,5 millions de kilomètres. Cette région est probablement constituée d’un réseau de grottes et nappes phréatiques dont ce gouffre n’est qu’un élément.

Poisson-chat doré (Clarias Cavernicola)

Son lac souterrain est le plus grand lac souterrain non-subglaciaire connu au monde. Sa superficie est de 2,61 hectares et sa profondeur, estimée à 84 mètres sans certitude. Il est de formation calcaire et les scientifiques disent qu’il est possible qu’il ait été une nappe phréatique à l’origine.

En raison de son absence totale de contact avec l’extérieur (mis à part ce qui tombe dans le gouffre) et son obscurité totale, son biotope et sa biocénose ont suivi leur évolution propre, ce qui lui confère un écosystème unique.

On y trouve des chauves-sauris et autres animaux caractéristiques des cavités sombres, ainsi qu’une espèce de poisson vraiment particulière, le poisson-chat doré (Clarias Cavernicola) que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Dans l’obscurité totale, il a perdu le sens de la vue et se nourrit des débris à la surface de l’eau. Sa population est d’environ 150 poissons.

Cette réserve d’eau paraissant inépuisable a inspiré de nombreux mythes chez les Sans. Par exemple, le mythe du fleuve caché : le lac souterrain prendrait sa source dans un fleuve souterrain qui passerait sous l’Afrique Australe, traverserait le continent pour se jeter dans l’Atlantique. Nous pouvons trouver des pierres gravées proches du gouffre, dont les auteurs sont probablement les Sans. Ils sont génétiquement la plus ancienne population en Afrique, les plus proches de notre premier ancêtre commun.

Il est intéressant de noter que leurs mythes anthropogoniques sont des mythes d’émergence, c’est-à-dire qu’ils pensent que l’humanité est sortie d’un trou dans le sol


Pour voir les documents ci-dessous, cliquez dessus pour les agrandir :

2 Comments

  1. Bonjour
    Merci pour cet article
    Pouvez-vous remplacer le terme “bochiman” par San. Bochiman est le nom donné par les colons, le terme San respecte plus la spécificité des ces peuples du Kalahari
    Merci

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